CONTRE LE MUR
Les jours défilent. Se confondent. Une semaine déjà que je reste claquemurée dans la maison familiale. Ca faisait longtemps. Changement de régime radical... la perspective m'effrayait, mais au fond, ce n'est pas si mal.
Il y a juste ces supposées révisions que je repousse de jour en jour. J'ai terminé Le Rouge et le Noir, je me noie dans ces atroces nouvelles moyenâgeuses qui toutes racontent la même histoire à base d'amour de trahison de fidélité de mort.
Une note plus légère que les précédentes, doit-on se dire à la lecture, cela aussi ça faisait longtemps... mais non. Tous ces déversements à base de manifestations d'actions de hurlements à se briser les cordes vocales de démêlées incessantes et accessoirement de duel avec des inconnus qui figurent ici, pensez-y, tous sont légers à ne pas s'y tromper, choisis pour ça... rien de sérieux, des blagues, juste des blagues. Quant à ce qui est des autres, le reste, j'ai plus que pas envie d'y penser, en fait, simplement oublier, scènes de débâcle sous lumière artificielle, ce corps de mon âge recroquevillé par terre tenu par huit poignes de gardiens de la Terreur et les coups et les cris les pleurs et les pourquoi mais pourquoi qu'on ne peut même pas prononcer à voix haute. J'ai sorti mon appareil photo parce qu'il fallait bien faire quelque chose et il m'a regardée, le grand, matraque qui cogne dessus "si tu prends ça, j'le défonce" ou alors "j'te défonce", pas pu bien comprendre. J'ai rangé en tout cas
et du coup j'ai pris d'autres choses en plein jour, un peu plus bleu, un peu plus lumineux.