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La vie est ailleurs
9 mai 2006

Remembrance of the...

Une matinée vers le début de l'année scolaire qui sait quand exactement. Seulement que je suis rentrée dans l'amphi, aperçu Si Longtemps déjà installée au second ou troisième rang, je vais la rejoindre. Alors qu'elle lève les yeux pour m'adresser un de ces pâles sourires dont elle a le secret, je vois en un éclair ce qu'elle ne cherche d'ailleurs pas à cacher. Ses poignets aux stries surgissant des manches avec insolence comme une claque dans ma figure. "Tu as recommencé" j'articule sans répondre à son salut, et lorsqu'elle baisse la tête sans répondre non plus, j'ai une curieuse impression, celle d'une inversion humaine à l'état pur. Si longtemps a mon regard à la fois embarrassé et discrètement satisfait, celui que j'ai eu pendant Si Longtemps chaque fois, et moi j'ai le ton de voix de ceux qui à l'époque me lançaient cette accusation avec colère et une pointe de tristesse.

Je raconte tout ça pour prouver je ne sais pas trop bien quoi. Sorte d’explication-excuse… Pourquoi je suis un peu trop catégorique sur certains sujets. Et je prends mal certaines choses. Question de survie… il y a les opinions que l’on a parce qu’on les a et qu’on en a jamais douté, et puis il y a celles qu’on serait parfois tenté de laisser vaciller mais c’est impossible, il faut les tenir, s’y accrocher, surtout, c’est vrai tout cela et ne commence pas à essayer de contourner. Pour sa propre sécurité. Parce que les mots sont des engagements personnels, oui Lord Chaos je suis d’accord avec toi, et les pensées des gouffres qu’il faut éviter dans certaines situations. Trop dangereux.

Tout ceci ne consiste pas forcément en pensée structurée mais le corps est là pour se rappeler, pour prévenir, ces réflexes du subconscient qui peuvent s’avérer gênants, seconde anecdote-exemple :

Conférence de sociologie sur l’évolution du travail dans la France actuelle, ce que ça sonne bien, je sais. Parle l’orateur, citant quelques statistiques alors que je commence à décrocher car j’ai horreur des chiffres. Augmentation significative de, et de, et surtout «de cas d’automutilation pour échapper à » Et je sursaute. Non prévenue, sans pouvoir me contrôler à l’entente de ce mot j’ai ce ridicule haut-le-coeur, Qui Moi, puis, honteuse, me recroqueville à nouveau en espérant que personne n’a vu, mais même si Angel fait mine de continuer à suivre je sais, elle sait. Nous savons.

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Commentaires
R
Je les ai trouvé effectivement très, très, calmes, les Têtes Raides ^^<br /> et je n'ai jamais vu Mano Solo.<br /> Tu laisses toujours de jolis commentaires
L
(...)<br /> "Je voudrais pas crever<br /> Non monsieur non madame<br /> Avant d'avoir tâté<br /> Le goût qui me tourmente<br /> Le goût qu'est le plus fort<br /> Je voudrais pas crever<br /> Avant d'avoir goûté<br /> La saveur de la mort..."<br /> <br /> Je me souviens qu'à la lecture de la chute de cette oeuvre de Vian, il y a des siècle de cela, j'ai compris que ces mots ne pouvaient vraiment être compris que lorsque l'on est allé, loin des sentier batus, à la frontière de l'antre de Thanatos, mon humble professeur.<br /> <br /> Quelques temps plus tard, j'ai compris que le proverbe taoïste (le miracle c'est de marcher sur terre) résumait ces quelques mots qu'a placé Boris Vian, et ce qui est stupide, c'est que l'on n'a pas toujours la force de vivre ces moments infinis... (quoique d'être propulsé dans tous les sens samedi dans le calme pogo des têtes raides, c'est tout de même agréable :)<br /> <br /> Y'a aussi Mano Solo "et c'est toi que j'pleurerai demain quand tu m'aura laissé, quand tu m'aura repris, bien plus que tu m'aura donné...", entendre ces quelques mots en direct il y a quelques mois déjà dans un concert à République fut bien agréable tout de même... et à ravivé les souvenirs enfouis de lointaines années...
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