La vie est ailleurs ?
Lever tôt, plus tôt qu'en temps normal, par la musique de Depeche Mode Noir Désir ou encore les Bérus, filer à la fac, pas de cours, des tables et des chaises dans tous les coins, les yeux ensommeillés de ceux qui ont dormi là, culpabilité de ne pas en être, tractage, organisation, déjeuner au RU, AG toujours à 13 heures, actions symboliques tenues secrètes jusqu'au dernier moment pour contrer les RG, chants révolutionnaires d'où ils peuvent bien sortir, dans le genre :
"Dans la chambreuh, y a des députés
Qui se branlent toute la journée
La meilleure façon d'voter, c'est encore la nôtreuh
C'est d'ramasser les pavés et d'les balancer"
sur l'air de vieilles comptines scout, et, bénédiction pour moi, plus on chante faux, mieux c'est, personne ne fait d'opéra ici. Et puis les manifs, les discours, les votes à mains levés, ceux qui sont pour on applaudit, ceux qui sont contre on s'énerve sur son siège, les poings serrés, envie de parler mais Non, jamais. Je laisse parler ceux qui s'y connaissent vraiment, pour une fois, et puis je n'écris plus ici, non plus. Parce que la vraie vie est là, dans ces amphis bruyants surchargés, ces rues retentissant de clameurs exhaltées, et que jusqu'à présent je trouve que c'est ce qui peut se faire de mieux. La vie est ailleurs. Ce que j'ai pu aimer ce livre.